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4e dimanche de Pâques C : Guider et se laisser guider

  • 10 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 mai

Homélie du dimanche 11 mai 2025, 4e dimanche de Pâques C


Un troupeau de moutons
"Mes brebis écoutent ma voix"

Il faut aujourd’hui reconnaître que l’image de brebis pour identifier les disciples du Seigneur passe un peu difficilement, eu égard à l’histoire du mouton de Panurge que relate Rabelais. Sur un navire en effet, Panurge qui s’est querellé avec un marchand de moutons décide de se venger. Il achète auprès de celui-ci un mouton, puis, sans mot dire, « jette en pleine mer son mouton bêlant et criant. Tous les autres moutons, criant et bêlant en pareille intonation, commencèrent soi jeter et sauter en mer, à la file […] comme vous savez être du mouton le naturel, toujours suivre le premier, quelque part qu’il aille. » Ainsi périrent tous les moutons du marchand. De même, tous ceux qui, avec le marchand, tentaient de retenir des moutons ont été précipités dans la mer.

         Toutefois, il y a quelque chose d’intéressant que reconnaît Rabelais : c’est qu’il est du naturel du mouton de suivre le premier, où qu’il aille. Pour nous que le Seigneur identifie à ses brebis, le Premier, c’est l’Agneau de Dieu, le Vrai et Bon Pasteur, le Christ, le Premier-Né d’entre les morts. Il nous conduit non pas dans le gouffre de la mort, mais aux sources des eaux de la vie. Il est venu jusqu’à nous pour que nous entendions sa voix et que nous nous mettions à sa suite, en empruntant le même chemin que lui. Ce chemin, c’est le chemin de la croix où a coulé son sang qui lave et purifie. La croix révèle une double dimension : une dimension horizontale et une dimension verticale.

         La dimension horizontale nous met en lien avec nos frères les hommes. Pour eux, et comme le Christ, nous sommes invités à être des pasteurs. Le Pasteur, c’est celui qui encourage : Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester fidèles à la grâce de Dieu. Nous sommes des semeurs d’espérance. Notre rôle est de fortifier et non d’abattre, de donner la vie et non la mort. Le Pasteur c’est celui qui guide et qui montre le bon chemin : J’ai fait de toi la lumière des nations. A ce niveau une grande prudence est de mise pour ne pas se laisser égarer comme ce fut le cas, dans la première lecture de ces femmes de qualité et des notables d’Antioche. Pour ce faire, il faut rester constamment attaché à Jésus son maître. Lui seul peut nous faire tenir face aux épreuves.

         Quant à la dimension verticale de la croix, elle nous rappelle le lien que nous avons avec Dieu. Ce lien doit se solidifier dans l’écoute de sa Parole, l’assiduité à son service et à la prière. Autrement dit, il s’agit de se laisser guider, non par ses sentiments, ses opinions, mais par la volonté de Dieu : « Mes brebis écoutent ma voix (…) et elles me suivent ». De la sorte, nous demeurons unis à lui.

         Nous le savons, c’est Dieu qui nous a faits et nous sommes à lui. C’est pourquoi nous venons l’honorer, le servir. Mais il y’en a qui n’ont pas encore véritablement entendu sa voix. Le Seigneur nous envoie vers ces personnes pour leur transmettre sa Parole de salut. En clair, la mission pastorale nous concerne tous. C’est notre vocation commune.

       En outre ce 4ème dimanche de Pâque marque de façon plus particulière la journée mondiale de prière pour les vocations sacerdotales et religieuses. Prions donc de façon plus instante pour que Dieu suscite davantage de consacrés selon son cœur qui se dévoueront entièrement au ministère d’annonce de son message de salut. Prions à la fois pour un regain de foi et par ricochet de saintes vocations dans notre Église qui, aujourd’hui, en a plus que besoin. Amen.


Père Philippe Koidou-Ledoux

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